Evolutions professionnelles : l'exemple vient du handicap !
Chacun doit se préparer à exercer plusieurs métiers au cours de sa vie professionnelle.
Ainsi, l’Insee estime que les actifs français changeront en moyenne 4,5 fois de métier dans leur vie.
Les spécialistes des questions du travail évaluent par ailleurs que 50% des métiers actuels n’existeront plus d’ici 10 à 15 ans…
Cette situation et les exigences qu’elle fait peser sur chacun de nous m’incite à faire à nouveau le lien entre l’intérêt de faire converger les pratiques RH en matière de gestion du handicap et celle usitées pour les valides.
Pour que la mobilité ne soit plus un handicap
Les personnes handicapées en effet, connaissent bien pour la plupart, les nécessités des démarches de reconversion : 80% des handicaps sont en effets acquis après 16 ans et la plupart se révèlent au cours de la vie (active).
C’est peu dire donc que de constater que les personnes handicapées, et les RH qui interviennent à leurs côtés, savent de quoi elles parlent quand elles parlent de reconversion professionnelle et du fait d’exercer plusieurs métiers au cours de la vie.
Ainsi, leurs semblables valides, salariés et RH qui les accompagnent, seraient bien avisés d’étudier leurs démarches et ce que ces populations mettent en œuvre pour se reconvertir efficacement, puisqu’aussi bien, cela deviendra de plus en plus la règle dans l’ensemble de la population active.
En d’autres termes, la situation de handicap doit cesser d’être envisagée comme un fardeau spécifique (même si c’en est un !), mais tend à rapprocher ceux qui le vivent du reste des valides.
"Quand le sage voit la reconversion, l’idiot voit le handicap"
De cette manière, c’est peut-être toute l’approche des questions d’emploi des personnes handicapées qui peut s’en trouver modifiée, avec une triple conséquence :
pour les valides : s’inspirer de ce qui est fait aujourd’hui en matière d’approche de la reconversion professionnelle des personnes handicapées permettrait d’utiliser des méthodes qui ont eu le temps de s’affiner et d’être éprouvées ;
pour les personnes handicapées : s’efforcer de considérer leur évolution professionnelle non plus comme une contrainte pure, mais comme une norme qui s’est emparée de toute la société ;
pour les responsables RH et les organisations en charge de l’emploi : réunifier la vision qu’ils portent sur l’emploi des valides et sur celui des handicapés, comme relevant au fond, sur le long terme, de la même logique de changements et d’adaptations successives.
Bien sûr, tout ne serait pas résolu et en particulier pas la difficulté réelle qui subsiste pour développer l’emploi handicapé dans les entreprises.
Pourtant, je pense que nous aurions tous collectivement beaucoup à gagner en rapprochant les pratiques.
Surtout, les personnes handicapées et les organisations qui les accompagnent serviraient d’exemple, j’allais dire « pour une fois », et cela ferait énormément de bien pour faire évoluer le regard que nous portons les uns sur les autres.
